Passage dans le sud pour carénage

Bonjour tout le monde !

Eh bien ça fait quelques temps que je n’ai pas donné de nouvelles, il faut dire que depuis mon retour, les évènements s’enchainent !

Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, Pauline et moi attendons un heureux évènement pour début mai, nous serons bientôt 3 !!

Depuis notre retour en France, nous sommes posés dans un gîte en Côtes d’Armor, les bateaux eux étant dans le sud… J’ai réussi à descendre au Grau du roi 2 fois pendant un mois pour préparer notre nouveau bateau.

En octobre-novembre dernier, j’ai revu un peu l’aménagement intérieur puis je suis redescendu pour le carénage en février-mars, Dominao en avait grandement besoin !

Grâce au frère de Pauline, à mon cousin Chris et sa copine Véro, plus d’autres gens rencontrés sur place, on a gratté les 200 kilos de coquillages, poncé, traité et repeint la carène de Dominao. Je me suis même offert la galère de changer les 9 hublots du bateau, ce qui est bien satisfaisant une fois fini.

Je suis maintenant de retour en Bretagne, pour accompagner Pauline pour les 2 derniers mois de grossesse.

Nous continuons à diffuser le film dans différents lieux et festivals en France et préparons tranquillement la suite des projets. Entre autres : remontée notre maison en Bretagne pour l’hiver prochain, vendre Evaloa (avis aux amateurs), puis préparer notre prochain départ.

Nous modifions également notre site internet, qui reste à la même adresse mais qui devrait changer un peu de forme d’ici peu.

Dominao avant la dernière couche de peinture jaune

Dates des prochaines projections :

–          Le dimanche 03 avril 2011, 18h15, à Paris au Festival Partir autrement

–          Le mardi 07 ou mercredi 08 juin en soirée, au site du Palacret près de Guingamp.

–          Le samedi 02 ou dimanche 03 juillet à Saint Hilaire du Maine (53) à l’occasion du salon de l’environnement et du développement durable en Mayenne « Planète en fête »

Merci à vous pour tous vos soutiens quel qu’il soit

A bientôt

Yann, Pauline et son ventre

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Prochaines diffusions du film « Le bateau-cinéma »

Bonjour à tous,

Pour ceux qui nous suivent, et bien vous avez du remarquer qu’on a de nouveau eu un petit bug avec notre site… Je pense que dans les bonnes résolutions de cette nouvelle année (et oui au fait, bonne année à tous !), nous allons déménager notre site vers un blog, plus simple, moins de soucis techniques on l’espère… Bref, on vous tiendra au courant, car ce sont de belles idées mais surtout du boulot !
En tout cas, pendant ce moment de « stand bye » du site, nous n’avons pas chômé et avons quelques dates de prévues pour diffuser le film :

Dimanche 30 janvier au cinéma le Vox à Mayenne à 17h :
Dimanche 6 février à 14h55, à Chartres de Bretagne, à l’occasion du festival Aux 4 coins du monde :
Dimanche 3 avril à 17h à Paris à l’occasion du festival Partir Autrement, organisé par l’association ABM : Le DVD « Le bateau-cinéma » est toujours à vendre (10 euros + 4,50 euros de frais de port), si vous voulez vous le procurer, vous pouvez nous écrire sur bateaucinema@hotmail.fr.

En bref de bref, nous serons à Grau du Roi au mois de février, Yann prévoit de faire le carénage de notre nouveau bateau Dominao (au passage, Evaloa est toujours à vendre, annonce visible sur le bon coin…).

Evaloa et Dominao au mouillage à Grau du Roi

Bon début d’année à tous et à bientôt,

Pauline et Yann

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1ère projection réussie

Bonjour à tous,
Un petit mot pour vous prévenir du succès de la première projection de notre film « Le bateau-cinéma », qui s’est déroulée le jeudi 09 décembre à Pontrieux. Initialement, la projection devait avoir lieu jeudi dernier mais avait été annulé à cause de la neige ! On était au départ déçus mais les gens ont répondu présent pour la séance de report, on n’y croyait pas.

Environ 100 personnes sont venus assister à notre première, nous avons du rajouter des chaises, quel succès !
Nous avons eu de nombreuses réactions positives qui nous ont fait chaud au cœur, les gens ont été émus face au film, et nous face à leurs réactions ! Maintenant, il n’y a plus qu’à continuer de diffuser le film !

Dès jeudi, le 16 décembre, une autre projection du film aura lieu au bar le Pixie à Lannion, suivi d’un débat.

Prochaines projections :

– Le jeudi 06 janvier 2011 au Café Théodore à Trédrez-Locquémeau

– Au cinéma Le Vox à Mayenne le 30 janvier.

Vous pouvez dès maintenant acheter le DVD « Le bateau-cinéma » en nous envoyant un chèque de 14,50 euros (10 euros pour le DVD et 4,50 euros de frais de port) à l’ordre de l’association Aux cinéphiles de l’eau à l’adresse suivante :
Association « Aux cinéphiles de l’eau »
Kériolet
22220 Trédarzec
Dès réception du paiement, nous vous enverrons le DVD à l’adresse que vous nous aurez mentionné dans votre courrier. Si vous souhaitez nous écrire par mail : bateaucinema@hotmail.fr

A bientôt,
Pauline et Yann

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Sortie du film Le bateau-cinéma

Bonjour à tous !

Enfin, ça y’est, c’est fait, le film du voyage « Aux cinéphiles de l’eau » est fini !!
Après bien des galères techniques, qui s’explique tout simplement du fait d’avoir bossé pratiquement seule, sans grande connaissance à la base, sans aucun financement non plus, – bref, comme on dit, « à l’arrache » ! –, nous avons tout de même réussi à réaliser un documentaire de 52min sur notre aventure, intitulé « Le bateau-cinéma, de Bretagne en Casamance ».
Ce film n’aurait jamais pu voir le jour sans l’aide de mon pote Marco alors encore une fois, je le remercie de tout cœur !! A l’heure où je vous écris, il se galère encore pour finaliser le master du film pour pouvoir le sortir en dvd, donc vraiment, chapeau !! J’ai eu pas mal de petits soucis techniques car je m’y connais peu, mais Marco a dans bien des cas été présent pour les résoudre.

Revenons un peu en arrière… Imaginez-vous comment se passe un départ pour un long voyage en bateau : sur la fin, on est toujours dans le speed, on ne peut pas penser à tout, certaines choses prévues à la base passent à la trappe… Et bien pour notre cas, ce fut le matériel vidéo ! Nous n’avons pas eu le temps de nous en occuper comme il se doit, et c’est 15 jours avant de partir que nous avons acheté une petite caméra numérique, sans trop savoir si elle était de très bonne qualité, et surtout, si elle était adaptée à notre projet. Il faut dire qu’au départ, l’idée de faire un film sur notre projet n’était qu’un plus, une vague belle idée qu’on voulait réaliser, mais la priorité était de réussir notre projet de projection de films, la réalisation de notre film venait en annexe.
On est donc partis avec une seule caméra, pas de matos de son indépendant, et surtout, personne de prévu pour nous filmer !! On a eu beaucoup de mal la première année à filmer, il en effet difficile d’être à la fois acteurs (de notre projet), spectateurs (nous découvrions l’Afrique pour la première fois) et caméramans !! De plus, il va de soit que nous ne pouvions nous filmer pendant que nous préparions une projection par exemple. Par chance, lorsque nous sommes arrivés au village de Kouba, un ami de Camille (Saïd, encore merci !) avait une caméra et a accepté de nous filmer pendant notre séjour. Nous avions enfin un peu de matière filmique ! ça nous a remotivé à l’idée de faire un film, et lorsque nous sommes revenus en France pour l’été 2009, après avoir fait un 1er compte rendu du projet sous forme d’exposition-photos, il nous paraissait évident que le meilleur compte rendu possible pour notre projet serait sous forme filmique.
De retour en Casamance en fin d’année 2009, je me suis davantage consacrée à la prise de vue et j’ai commencé à agencer notre futur documentaire. On s’est davantage filmés, j’ai également interviewé des villageois de Niomoune sur leur vision de notre projet, la découverte du cinéma africain, son impact… Ces interviews viennent enrichir le film.
J’ai commencé à monter au cours du voyage, sur mon PC avec Adobe 1ere (ordinateur tout installé par Marco, déjà présent pour nous aider !!), branché en 12 volts sur le bateau, les batteries d’Evaloa sont mortes pour la bonne cause ! Ensuite, de retour en France, j’ai passé beaucoup de temps sur le montage du film et enfin, j’en vois le bout ! J’ai l’impression que ce film a été monté à l’envers : j’ai récupéré toutes les images du voyage, et avec tout ça, j’ai imaginé un scénario, j’ai également écrit une voix off en fonction des images existantes. Nous manquions un peu de matière donc le film est agrémenté de multiples photographies des projections, de la vie en Casamance…

Au final, au vu des conditions de réalisation de ce film, nous ne pouvons être que fiers du rendu !! Vous pourrez découvrir en image ce que l’on a vécu pendant notre voyage, vous aurez une perception concrète de notre projet. De plus, la Casamance est une région magnifique, ce documentaire vous permettra également de vous évader un peu, et de vous faire rêver !
Voilà, ça vous donne envie, non ?
Nous organisons notre première projection à Pontrieux (à l’endroit où nous sommes partis en août 2008) le jeudi 02 décembre à 20h30. A la suite de la projection, nous vendrons en prévente exclusive le dvd du film pour la modique somme de 10 euros !
Si vous ne pouvez être présents à Pontrieux, sachez d’ores et déjà que nous ferons d’autres projections au cours de l’année 2011, là où l’on a des contacts, là où l’on nous invite… Avis aux amateurs ! Nous donnerons les dates des projections au fur et à mesure sur le site.
Mais surtout, à partir du 06 décembre, vous pourrez commander le dvd du bateau-cinéma, nous vous donnerons d’ici là tous les détails techniques.

Nous vous laissons avec, en avant première, la jaquette du film !
Rendez-vous bientôt dans les salles, ou sur le dvd !

On vous embrasse,
Pauline et Yann

N° tel : Pauline 06 79 95 92 49
Yann 06 64 99 99 70

Email : bateaucinema@hotmail.fr

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Photos du voyage retour

Bonjour à tous,

Le temps que Yann m’envoie les photos de son périple, et le temps que je les mette en ligne, et bien il a eu le temps d’arriver ! Cliquez sur la photo pour l’agrandir :

Le 1er août 2010, Yann et Erwan ont débarqués à Grau du Roi, où ils ont amené Evaloa à bon port ! Tout s’est bien passé, ils ont retrouvé notre nouveau bateau, qui attendait sagement au mouillage depuis l’hiver dernier.

Bon, pour les photos de l’arrivée, il va falloir patienter un peu…

Et n’oubliez pas, Evaloa est à vendre ! (annonce sur le bon coin)

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Le 1er voyage « Aux cinéphiles de l’eau » se termine

Bonjour à tous,

Bon, les nouvelles d’ici un mois… c’est raté !! De plus, je ne vais même pas, comme à mon habitude, rattraper le retard en écrivant une tartine, agrémentée de jolies photos de Casamance, des projections… Et bien non, vous n’aurez rien de tout ça !

On vous entend d’ici: « bouhhh, c’est nul ! » Mais on vous prépare mieux que ça, vous pourrez bientôt retrouver le voyage du bateau-cinéma en DVD, vous n’allez pas vous plaindre ?

Bref, on essaie de se justifier comme on peut… Depuis le dernier message, il s’est passé tout un tas de choses, qu’on n’a pas toujours envie de raconter par écrit…

En quelques mots tout de même, voici les brèves nouvelles : je suis depuis peu rentrée en France où je bosse à fond sur le montage du futur documentaire de notre projet, on espère qu’il sortira dans le courant de l’été. Yann est en ce moment à Dakar, Evaloa est sortie de l’eau pour se faire une beauté, après deux ans en plein soleil sénégalais, elle en avait besoin. Yann remonte le bateau vers la fin du mois avec Erwan, un pote venu de Pontrieux. Ils devraient arriver autour du mois de juillet, même si on le sait bien, la voile ce n’est pas la SNCF !

Comme nous savons très bien le faire, Yann et moi nous partageons les taches, chacun de son côté ! Mais après six mois de vie commune sur un bateau, ça fait du bien de prendre un peu de recul…

Nous vous tiendrons au courant de la sortie du film en DVD mais surtout des dates de diffusion, n’hésitez pas à nous proposer des lieux de projection si vous en connaissez. Pour le reste, vous pouvez toujours nous écrire sur nos mails respectifs :

lepeculierpauline@hotmail.fr

yannillien@hotmail.fr

A bientôt

Pauline et Yann

PS : Normalement, Yann enverra d’ici peu des photos d’Evaloa (qui est toujours à vendre), que je mettrai en ligne.

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toujours à Ziguinchor

Bonjour,

Pour tous ceux qui visitent notre site régulièrement, vous avez du vous rendre compte dernièrement que notre cher site n’était plus en ligne !

Quelle histoire galère, ces derniers temps on a enchainé les problèmes au sujet de notre site ! La malchance est tombée sur nous, nous avons subi un bug technique de la part de notre hébergeur. Nous avions payé notre nom de domaine et notre hébergement pour 3 ans mais hosteur a décidé de n’en compter que deux ! Il était difficile pour nous de gérer ce problème à distance, hosteur ne répondant pas à nos mails et leur numéro de tel ne marchait pas au Sénégal… Nous avons donc du faire de nouveau appel à notre super génie d’informaticien à distance, j’ai nommé Marco Dugas, from Mayenne, spécial dédicace !! A plusieurs reprises, il nous a sorti d’affaire, réglant via internet nos problèmes informatiques. Tout est résolu à présent, milles merci à toi Marco !!

Nous devons également remercier le voilier Parsifal, spécialement Sylvain, qui est également informaticien, quelle chance ! Il a pu nous sortir de quelques bonnes galères, on s’est rencontré au bon moment ! Et pas uniquement parce qu’il est informaticien ! Depuis le départ de la Belle Verte, on n’avait pas rencontré de jeunes en voilier, ça nous manquait… Et ils se trouvent qu’ils étaient bien sympas en plus ! Le monde est petit, Sylvain et Armelle, avec leurs deux enfants, ne sont autres que de bons amis de la Belle Verte…

Projection au quartier "Grand Dakar"

A part ça, nous sommes toujours à Ziguinchor, supportant de plus en plus difficilement de rester en ville sous une chaleur étouffante mais… travaux obligent ! Après la semaine de cinéma, on est restés pour installer notre nouveau moteur hors-bord mais aussi pour enlever notre moteur in-bord, pas une mince affaire ! On ne peut pas trop se plaindre, on a réussi à vendre notre vieux moteur faryman (en dehors du moteur hydraulique, il marche bien), enfin plus précisément on a fait un échange ! On a troqué le moteur à l’entreprise de Ziguinchor Sen Energie Power (qui vont utiliser le moteur pour une pirogue), contre une batterie à charge lente.

projection au quartier "Yamatogne"

La semaine de cinéma dans les quartiers s’est bien passée, on a eu du monde à chaque projection, avec plus ou moins d’affluence selon la communication établie au préalable dans chaque quartier. On a fini la semaine par une projection intimiste à la cafétéria de l’alliance, un chouette endroit.

Projection à l'alliance franco-sénégalaise de Ziguinchor

Les projections de films touchent vraiment à leur fin, on les finira naturellement à Niomoune, pour un week-end culturel organisé par le foyer du collège. Ce sera l’occasion pour le bateau-cinéma de faire ses adieux à ce village qu’il aime tant.

Le week-end prochain, nous serons donc de retour à Niomoune pour une dizaine de jours. Nous irons ensuite, comme l’an passé,  au festival  Arts et Culture de l’île de Carabane, du 09 au 12 avril, ayant entre temps récupérés à bord deux amis venus de Bretagne, Johanne et Erwan. On fera ensuite cap sur Dakar, pour sortir le bateau de l’eau vers la fin du mois d’avril. Le programme se boucle, la fin du voyage approche…

Les prochaines nouvelles n’arriveront certainement qu’à Dakar, donc d’ici un mois,

Bien à vous,

Pauline et Yann

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A Ziguinchor

Evaloa vu du quartier d’Ouback – aux abords du village de Niomoune – Simone au campement Ebobaye – Yann et Alfred revenant de la pêche

Kasoumay ! (Comment ça va en diola ?)

Nous avons fini par retourner à la capitale, Ziguinchor, où Evaloa va poser l’ancre pour au moins deux semaines. On préfère rester planquer dans les bolons mais parfois, y’a plus le choix, il faut se rendre en ville ! Enfin pour beaucoup, Ziguinchor n’est pas vraiment considérée comme une ville, ce n’est pas bien grand et tout à fait vivable, incomparable face à Dakar !
Tout d’abord, nous manquions de gaz, d’avitaillement divers mais surtout, il fallait réparer l’enceinte défectueuse (ce qui est fait à l’heure actuelle) pour la semaine du cinéma africain que l’on organise avec l’Alliance du 08 au 13 mars. Pour nous, Ziguinchor, c’est également internet, que nous avons le luxe de capter à bord via la wifi, gratuitement au mouillage, on ne se refuse rien ! On n’en profite donc pour vous donner rapidement de nos nouvelles.

De notre petit périple dans les bolons, on en retire un constat assez frappant : très peu de voiliers circulent cette année sur le fleuve Casamance. Alors que l’an passé, Cachouane était un mouillage très fréquenté, là nous étions les seuls ! Et à Niomoune, on ne voit que quelques voiliers de temps en temps. Rien n’à voir avec l’année dernière où les rencontres de tout bord s’enchaînaient, plusieurs jeunes voyageaient comme nous en voilier. Une année sur l’autre ne se ressemble pas…
Nous pensons que la situation en Casamance a du en refroidir plus d’un. Apparemment, selon les médias internationaux, la guerre civile est de retour entre les rebelles casamançais et le gouvernement sénégalais ! Il ne faut tout de même pas exagérer, ça sert à quoi à part faire fuir les touristes ? Certes des tensions se sont réveillées ces derniers temps, mais les conflits se situent davantage dans les terres, entre les « soit disant » rebelles et l’armée sénégalaise, la population n’est pas touchée, et encore moins les étrangers. De toute façon, nous, personnellement, ne ressentons rien de ces tensions, nous sommes aux abords du fleuve dans des villages tranquilles. Certains pensent que c’est une magouille du gouvernement sénégalais pour inciter les touristes à déserter la Casamance pour se rendre au nord du pays moins fréquenté. On dit également que c’est l’état sénégalais lui-même qui alimente en armes les rebelles, et que les rebelles en question, ceux qui prennent aujourd’hui les armes, sont davantage des bandits que des indépendantistes du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance)… Bref, rien n’est fait pour arranger la situation économique de la Casamance, quel dommage pour cette région si magnifique, qui pourraient vivre paisiblement en totale autonomie alimentaire.

En haut, à la Pointe St Georges, en bas à Cachouane, Evaloa seul au mouillage…

D’un côté, ce n’est pas pour nous déplaire : pas de touristes, nous sommes tranquilles ! Et en même temps, on n’a parfois la nostalgie de l’an passé, où c’était la fête tout le temps ! Le côté positif est que l’on passe sûrement plus de temps à terre, avec les gens du village.
On a laissé le bateau quelques jours à Cachouane pour nous rendre à Boucotte dans la famille de Justin (notre pote de Niomoune), et c’était génial. La famille nous a superbement accueillie, les deux cousines de Justin, Thérèse et Amul, font parties d’un groupe de danse traditionnelle nommé « Ediam Kassa », on les a accompagné deux soirs au Cap Skiring. Dans un premier temps c’était pour les regarder danser mais Thérèse nous a costumé, Anouck et moi, et nous a emmené avec elle sur la piste ! Deux « toubabs » dans Ediam Kassa ! On a suivi et improvisé comme on pouvait, ce n’est pas en France qu’un groupe de danse aurait laissé deux étrangères faire partie du groupe le temps d’une représentation. Quelle situation incroyable, le deuxième soir on s’est retrouvées à danser au club Med, si si je vous assure ! Nous qui nous refusions de mettre les pieds dans un club Med, je me suis retrouvée à y aller en tant que danseuse, on aura tout vu… Le club Med avait fermé ces portes suite à un incendie, c’était la soirée de pré-ouverture, tous les « GO » (gentils organisateurs) étaient présents, on n’a pu se rendre compte de l’ambiance qui régnait dans ce genre de lieu, on a été un peu dégoutés de leur mentalité, même si l’on s’en doutait…

A part ça, notre sortie de Niomoune a également permis de confirmer le disfonctionnement du système hydraulique de notre cher moteur. Nous avons pris une grande et sage décision : on va virer le moteur in-bord du bateau et acheter un moteur hors-bord 15 chevaux. Yann va faire un puits de dérive dans le cockpit pour installer le moteur, un gros chantier en perspective que l’’on fera à Dakar mais à la clé, Evaloa aura perdu un poids énorme et aura un moteur qui marche nickel ! Affaire à suivre…

Projection au quartier d'Ouback

Après Cachouane et Eringa, nous avons repassé une petite semaine à Niomoune. Le temps d’un week-end cinéma, d’une soirée bien animée sur Evaloa (Anouk part deux mois en France, c’était donc la dernière fois qu’on la voyait à Niomoune, il fallait bien fêter ça !) et de quelques interviews…

Gros plan sur une soirée à bord d’Evaloa avec Justin, Yann, Anouk et Alfred

Notre retour en Casamance est l’occasion de filmer davantage notre projet. Nous souhaitons sortir un film sur notre aventure mais l’an passé, nous étions tellement dans l’action que nous nous sommes peu filmés. Avec le recul, je reprends aujourd’hui des images de Niomoune, du paysage, des projections, et des personnes rencontrées. J’ai interviewé quelques villageois pour avoir un avis extérieur de l’arrivée du cinéma africain à Niomoune, de son impact… Vous aurez l’occasion de découvrir cela quand le film sera sorti, cet été on l’espère !

Projection au clair de lune sur la place du village de la Pointe Saint Georges

Avant de nous rendre sur Ziguinchor, nous avons fait un crochet par la Pointe Saint Georges, petit village au bord du fleuve composé d’environ 25 maisons. On a retrouvé Gigi, un français arrivé en voilier et installé depuis quelques années avec sa femme Clara. On n’était passé l’an dernier dans ce village, mais pas assez longtemps pour organiser une projection. On s’est rattrapés cette fois, pour le grand plaisir des villageois, car peu d’évènements culturels viennent jusque chez eux. De nouveau pour beaucoup, il découvrait pour la première fois un film africain, et qui plus est sur grand écran !

Journée musicale pour les uns, tressage pour les autres !

 

 

 

Nous vous laissons sur ces mots, ce message fut bref mais il faut comprendre que lorsque je suis devant l’ordi, je passe tout mon temps au montage du film, négligeant donc un peu notre site internet…
On espère tout de même trouver le temps de vous envoyer nos impressions sur les projections de Ziguinchor la semaine prochaine.

On vous envoie plein de soleil, lorsqu’on souffre de la chaleur (ça nous arrive tous les après-midis…), on pense à vous !

PS : nos amis de la Belle Verte sont bien arrivés au Brésil, pour lire le récit de leur traversée : www.labelleverte.net

Bises,
Pauline et Yann

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La vie à Niomoune

Bonjour à tous !

Comme lors de notre dernier séjour en Casamance, les connexions internet sont bien espacées, la vie dans les villages bien chargées, nous prenons ainsi du retard sur l’écriture, et on finit par ne plus savoir par où commencer, ni même quoi raconter !

Et puis d’une manière globale, nous n’abordons pas ce retour de la même façon que le premier voyage, pour la simple raison que c’est un RETOUR ! Ce n’est plus vraiment un voyage comme on l’entend : découverte… Nous sommes maintenant davantage dans l’approfondissement. Nous n’avons plus ce regard neuf et ébahi de notre arrivée, on a maintenant du recul, nous permettant d’analyser certains points différemment, en découvrir d’autres…

Niomoune est en cela un village exceptionnel, plus on approfondie et plus on découvre comme il est complexe de comprendre le fonctionnement du village, ces coutumes… On peut le voir comme une métaphore de l’Afrique, puisqu’il est dit que pour un étranger, une vie n’est pas suffisante pour comprendre l’Afrique, elle garde ses secrets !

La circoncision est une grande étape cette année pour tout le village, on essaie de comprendre mais c’est un sujet tabou, les initiés n’ayant pas le droit de parler de ce qui se passe dans le bois sacré. La grande circoncision (étape où l’homme va devenir initié) est un long rituel, les futurs initiés passeront plusieurs semaines dans le bois sacré au cours duquel ils auront de nombreuses étapes à franchir, on raconte que des duels, des combats sont organisés. On est ici dans la tradition pure et dure, que certains pensaient peut-être révolus et pourtant !

Nous sommes donc là, à participer sans le savoir à un moment exceptionnel de leur vie, peut-être même qu’on la bouscule un peu de par notre présence. Les fêtes publiques sont interdites jusqu’à la cérémonie, ça ennuie beaucoup de jeunes qui aimaient ce moment de détente, et nous aussi par la même occasion. Pour le départ de Stéphane et Blandine de la belle verte, on a fait une petite exception à la règle… Nous avons organisé une soirée au campement Ebobaye, le matériel de cinéma s’est transformé en sound system pour la soirée, avec Steph en D.J. « boom sans frontière ». Un poulet pour bien manger, 20 litres de bounouk pour faire danser, et c’est parti !

Le chef du village était prévenu et avait donné son accord : pour le départ des toubab, ok, on autorise la fête ! C’était une soirée inoubliable, superbe ambiance, nous n’étions pas qu’entre français, beaucoup d’amis du village et autres sont venus festoyer avec nous, ils étaient tous heureux de pouvoir danser, se défouler ! On a dansé sur toutes sortes de musique, même bretonne, et à chaque fois les niomounois trouvaient le rythme, ils s’adaptent à tous les genres. La soirée représentait bien Niomoune, le bounouk fini, tout le monde est parti ! Notre matos n’a pas trop aimé se transformer en sono, une de nos enceintes a grillé, on doit la faire réparer à Ziguinchor, et en attendant, notre cinéma n’a plus qu’une enceinte…

Sans le vouloir donc, on n’a en un sens bousculé les coutumes. Nous qui sommes habituellement défenseur des traditions, on comprend tout de même, en vivant avec eux, les jeunes du village. Ils ne veulent pas que la tradition se perde mais ils veulent faire accepter une certaine forme de modernisme, puisqu’il est incontestablement arrivé au village ! Il y a 25 ans, lors de la dernière circoncision, les anciens ne se posaient pas la question puisqu’il n’y avait pas de soirée, pas de groupe électrogène pour mettre de la musique, pas de pantalon de jogging à mettre sous les pagnes, et peut-être moins de toubab pour venir bouleverser leur quotidien !

La soirée passée, le vrai départ de la belle verte à Niomoune fut le jour de notre carénage, nous étions arrivés le jour du leur, petit symbole, la boucle est bouclée, bon vent les amis, vous êtes en ce moment au beau milieu de l’Atlantique, on pense fort à vous !

Evaloa s’est fait brossé pendant deux jours avec l’aide de nos amis Desh, Anouk, Alfred, Georges… et en avait bien besoin. Avec les huitres que l’on a décrochées de la coque, nous aurions pu manger un repas de fête, mais avec de l’antifouling en guise de sauce, on a préféré s’abstenir…

Le lendemain, j’ai du me rendre à Ziguinchor, ils ont fini seul, tout en s’improvisant un petit barbec de poissons grillés sur la plage. Nous n’avons pas remis d’antifouling pour l’instant, nous passerons par Dakar avant de rentrer en France, on sortira le voilier de l’eau pour refaire un carénage propre et une nouvelle peinture de coque, qu’Evaloa soit tout beau pour revenir au pays !

Simone faisant « sa pause » entre deux rizières et Hélène dans la pirogue

 

 

Un retour permet également de participer à ce qu’on avait manqué la fois passée : la récolte de riz, qui était terminée à notre arrivée l’année dernière. J’ai pu enfin passer une journée entière en compagnie des femmes d’Ouback (le quartier le plus prêt du bateau), étant la seule toubab !

Dans les rizières

 

 

 

Journée inoubliable, partis le matin en pirogue, nous avons récolté le riz toute la journée sous un soleil de plomb, mais dans la joie, la bonne humeur, les chants, et bien-sûr le bounouk ! C’était assez inimaginable sous cette chaleur, personne ne buvait d’eau, tous au vin de palme, même les enfants !! Heureusement que j’avais prévu une bouteille dans mon sac, sinon j’aurais été « kéli kéli » (ivre en diola) dès le matin…

Récolte de notre amie Anjou, quelques jours plus tard, avec Yann et Blandine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous continuons à organiser des projections, mais à un rythme moins soutenu, la priorité est aujourd’hui de travailler sur le bateau. Tous les week-ends cependant, nous passons un film dans les différents quartiers de Niomoune. Les niomounois étant maintenant des « habitués » du cinéma africain – c’est dans ce village que le bateau-cinéma a organisé le plus de projections – nous nous sommes permis de passer des films un peu plus pointus, des films africains classés davantage parmi le cinéma d’auteur. Je pense que ça a moins plus mais nous sommes toujours persuadés que le public casamançais préfère voir des films africains grand public que des films d’aventures américaines. On entend parler pendant longtemps au village des films que l’on passe, je ne pense pas que les Vendame et autres Bruce-Lee ont le même impact.  Je réfléchis encore beaucoup sur la programmation et je pense que mes questions sont un peu près les mêmes que pour quelqu’un qui projette des films en France : dès que l’on passe des films un peu différents, il est plus difficile de capter l’attention. Si on écoute la masse, nous ne passerions que des films de merde mais il faut résister ! Et sur une audience de 200 – 300 personnes, il y en a toujours pour être captifs et attentifs au message divulgué par le film, il suffit d’une dizaine et c’est gagné, la séance a eu raison d’être ! Nous pourrions également projeter autre chose que des films africains mais nous souhaitons rester sur notre volonté de départ, le public apprécie que l’on passe des films africains et surtout, n’a pas d’autres occasions d’en voir !

Projection au quartier d’Elou, Niomoune

La réussite de notre projet restera notre grand écran ! Il attire la foule et nous permet de passer des films intéressants, tout en ayant une grande audience ! C’est dans cette optique que nous travaillons en ce moment avec l’animateur de la bibliothèque, Djiba, qui se trouve être le prof de sport de Niomoune, original pour l’une des personnes les plus impliquée dans la vie culturelle niomounoise ! Il essaie de faire venir le public à la bibliothèque, pour lire et emprunter des livres bien-sûr, mais aussi pour faire vivre le lieu en organisant des soirées cinéma (le bâtiment est fourni d’un panneau solaire et peut faire marcher la télé le temps d’un film). Entre 25 et 50 personnes viennent aux projections où il est encore difficile de passer des films ludiques. Djiba trouve donc important qu’avec notre cinéma, nous diffusions de bons films pour intéresser les gens et leur donner envie de regarder autre chose.

Projection de Kirikou un après-midi au quartier de Som

C’est également avec Djiba que nous avons remis en place l’entrée payante au cinéma. Nous avions organisé trois projections en plein air gratuite, enfin pas gratuite pour tout le monde puisque c’était nous qui avions payé l’essence ! Comme l’an passé, il nous paraît vital de faire participer la population, ils doivent comprendre que tout ne leur est pas donné. Nous avons donc organisé une projection au foyer de Som, le bâtiment le plus grand du village, avec une entrée de 25 frs CFA (à titre d’exemple, l’entrée pour aller voir Bruce-Lee au foyer d’Ouback est de 50 frs CFA). Djiba avait peur d’une baisse d’affluence, nous expliquant qu’« ici, ils ont la culture du gratuit ». Nous étions plutôt confiants au vu de notre expérience passée et nous avions raison, plus de 200 personnes ont payé pour entrer. Nous avons diffusé « Bul déconné », un film franco-sénégalais qui se passe à Dakar, réalisé par deux jeunes, sur les jeunes et comme c’est surtout les élèves du collège qui s’étaient déplacés ce soir là, ça tombait bien. Ce genre d’expérience est très rassurant, les mauvaises langues – « ils n’aiment pas ce genre de film, c’est trop intello… » – n’ont qu’à bien se tenir, la foule était là et est restée jusqu’au bout. C’est indéniable, tout le monde apprécie voir transposer sa vie à l’écran.

Cette projection a payé pour plusieurs séances, nous avons organisé le lendemain une projection gratuite pour les enfants : Kirikou et les bêtes sauvages.

Kirikou a toujours autant de succès, auprès des petits comme des grands. L’enfant d’Adrien et Simone s’est fait surnommer Kirikou au vu de sa petite taille, Simone est donc venue voir la tête du vrai Kirikou… Le lendemain de la projection, je rentrais au bateau lorsque des enfants m’appellent. Habituellement ils me saluent mais là ils veulent que je vienne les voir. Ils jouaient dans les rizières, que ma surprise fut grande lorsque je découvris quel était leur jeu : faire des poteries miniatures avec de la terre, comme dans Kirikou 2 !

L’organisation du cinéma avec Djiba fut donc une totale réussite, à renouveler, ce qui nous a en même temps permis de faire connaissance avec lui. Il nous a invité à plusieurs reprises à manger chez les profs. Après le repas, il nous offre le traditionnel thé sénégalais. La préparation est un rituel minutieux, qui peut durer des heures ! On le boit en trois fois : le premier est amer, le second un peu moins et le dernier plus sucré. Le rituel du thé est habituellement un prétexte pour engager « les palabres » et nous en profitons pour discuter longuement sur l’Afrique, les problèmes en Casamance, les rôles des ONG, l’école coranique… ça fait plaisir de discuter sérieusement avec quelqu’un qui cogite sur les mêmes réflexions que nous, et qui ne vit pourtant pas dans les mêmes réalités. Toute la famille de Djiba est à Dakar où il a vécu, mais lui a choisi de venir à la campagne. Avant d’être prof de sport il a travaillé dans les statistiques, il a fait beaucoup d’études de terrain et a un avis intéressant sur de nombreux sujets.

Un mois s’est ainsi écoulé, passé à Niomoune, notre fief ! Qu’a-t-on fait ? Apprendre à vivre là, à partager des moments forts avec les gens, à tisser des liens, qui se renforcent au fil du temps. On aura du mal à quitter Niomoune, comme la Belle Verte, et une fois partie, on aura envie de revenir ! On a fait une superbe soirée improvisée un soir sur Evaloa, on a dansé et chanté dans notre petit carré, pas si petit que ça finalement ! Alfred nous a bien fait rire, comme à son habitude. On apprend à bien le connaître, il est notre voisin et passe beaucoup de temps avec nous.

Nous avons aussi invité les « copines » à bord d’Evaloa, leur proposant un plat de lentilles tant Hélène en raffole. Je leur ai montré les photos et les vidéos prises pendant la récolte, une occasion de bien rigoler.

Nous avons tout de même fini par décoller de Niomoune, enfin pas définitivement. Nous voulions aller promener Evaloa, qui se repose à Niomoune depuis 9 mois tout de même ! Après le carénage, nous voulions faire des essais moteur et effectivement, il marche tout de même mieux sans tous ces coquillages sur la coque ! Il nous reste toujours à réparer le moteur hydraulique mais nous avons des pistes. Nous sommes partis à Cachouane pour quelques jours, nous avons fait très peu de voile par manque de vent mais on était trop heureux de naviguer à nouveau sur le fleuve Casamance !

Cette escale fut reposante, et en même tant efficace. Tout d’abord 3 voiliers au mouillage, nous nous sommes vite retrouvés le seul ! Personne pour nous déranger, le village est à un petit kilomètre à pied, on n’a pu travailler activement sur le bateau. Le paysage est toujours magnifique, encore plus sauvage. Nous sommes entourés de mangroves et de palmiers, un petit oiseau vient nous dire bonjour tous les matins dans le bateau, c’est très bucolique ! Un puits a été construit tout prêt du mouillage par un gars en voilier il y a quelques années. On profite pour récupérer de l’eau car c’est le rationnement à Niomoune, j’enchaine deux jours de lessive pendant que Yann travaille au bateau, avec pendant les pauses, un petit air d’accordéon !

Nous sommes ensuite partis rendre visite à Anouk et Desh qui sont dans la famille de Desh à Boucotte, tout prêt du Cap-Skiring, d’où j’envoie ce message !

Je crois qu’on s’est bien rattrapé pour ce message, il est tant de conclure avec notre programme à venir, qui change à chaque fois mais on aime ça : de retour à Cachouane, on reprend le bateau pour un passage express à Elinkine pour le ravitaillement de fruits et légumes, puis on file sur Erigna, un bolon tout prêt de Niomoune où l’on va retrouver Yves et Sosso, ainsi que des récolteurs de vin de palme de Niomoune. Nous retournerons ensuite à Niomoune avant de nous rendre fin février à Ziguinchor pour préparer notre semaine de cinéma africain qui aura lieu du 08 au 13 mars.

A bientôt

Yann et Pauline

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De retour en Casamance

Bonne année à tous !

Après un noël sans grand intérêt à Saint Louis, un passage rapide à Dakar, une traversée express de la Gambie (seulement 20km mais deux amendes !), nous voilà de retour en Casamance !

Quel plaisir de retrouver notre voilier, Niomoune, les villageois, les potes en voilier… A peine débarqués, on se sent à nouveau comme chez nous.

Nous sommes arrivés en pirogue de Ziguinchor la veille le 30 décembre, chargés comme des mulets sous un soleil de plomb, « bonne arrivée ! » ! Retour à Niomoune mémorable, 6 mois que je n’ai pas mis les pieds sur notre bateau et bien je n’avais pas le droit de monter à bord, cause de fétiche !

Petit retour en arrière : en juin dernier, alors que j’avais déjà pris l’avion pour la France, Yann est repassé seul à Niomoune avant de se rendre au Cap Vert. Pour s’assurer une bonne protection d’Evaloa, un fétiche a été installé à bord pour empêcher toutes personnes étrangères de rentrer dans le bateau. Yann, Alfred et Adrien (qui ont gardé notre bateau en notre absence) été présents lors de la cérémonie, ils étaient donc les seuls autorisés à entrer à bord, toutes autres personnes entrant dans le bateau auraient les yeux brulés ! Et j’en faisais parti. Niomoune est un village animiste ordonné par ce genre de croyance, personne n’a visité le bateau en notre absence. Pour ne pas bousculer la tradition, j’ai gentiment attendu sur la plage que le féticheur revienne au bateau, enlève le gri gri et tout est rentré dans l’ordre. Alfred et Yann sont ensuite revenus à terre, nous avons bu le traditionnel bounouk (vin de palme) pour fêter notre arrivée – Steph et Blandine du voilier La Belle verte payaient leur bounouk pour remercier les villageois de les avoir aidé pour caréner, nous tombions bien !

 

Pendant que j’attends à la plage (en bas à gauche), Alfred et Yann sont allés défétiché le bateau avec le féticheur – en haut à droite Evaloa est tout au fond – en bas à droite vu du campement Ebobaye

Nous avons retrouvé Evaloa en parfait état, il a été magnifiquement bichonné par nos anges gardiens, Alfred est venu tous les jours pour aérer le bateau, faire un peu de ménage, nous n’avons retrouvé que de très rares traces d’humidité, après avoir passé tout l’hivernage au mouillage, super ! Il nous a fallu tout de même quelques jours pour ranger toutes nos affaires, laver placards, bannettes…

Le retour du bateau-cinéma

 

Nous avons toujours autant de problème avec la motorisation : aucun moteur ne fonctionnait, il a fallu tout décrasser ! Le groupe électrogène pour le cinéma ne démarrait plus, Yann et d’autres amis y ont passé une bonne journée, juste à temps pour organiser notre 1ère projection de l’année 2010 ! Pour remercier Alfred et Adrien d’avoir gardé notre bateau, nous avons fait la séance juste devant leur campement (petite baraque de paille où l’on peut boire un coup, davantage fréquentée par les gens du village que par les touristes), au bord de l’eau, en face d’Evaloa, on ne pouvait rêver mieux ! Il devenait urgent de refaire du cinéma, à chaque fois que l’on descendait à terre, tout le monde nous demandait : « cinéma ce soir ? ».

 

Première projection dans les rizières, au bord de l’eau

Cette 1ère nous servait d’essai du matériel, nous l’avons organisé mardi dernier, et bien même en pleine semaine, la rentrée faite, beaucoup de monde s’est déplacé jusqu’au campement Ebobaye. Retour réussi, aucun problème technique, un public attentif et rigolard, heureux de retrouver des films africains, des films qui leur parlent.

Cette année est une année exceptionnelle pour le village de Niomoune : c’est l’année de la circoncision, 25 ans que ça n’est pas arrivé, quel évènement. Tout le village est mobilisé, l’initiation aura lieu en juin (les hommes vont passés plusieurs semaines dans le bois sacré pendant que ce sera la fête au village en attendant leur retour), beaucoup de personnes originaires de Niomoune vont revenir pour l’occasion, plusieurs concessions construisent de nouvelles maisons cette année pour loger les visiteurs, il faut faire une bonne récolte de riz, se restreindre en eau douce jusqu’au prochain hivernage… Et pour les futurs initiés, il faut se préparer ! Les anciens ont décidé d’annuler toutes les soirées des jeunes jusqu’à la circoncision, interdit de danser en dehors des danses d’initiation ! C’est nous qui sommes déçus, nous aimions tant nous rendre à la soirée des jeunes le samedi soir… Tous les futurs initiés doivent porter le pagne, habit traditionnel, certains trichent en portant short, pantacourt ou même jogging sous le pagne, tradition et modernité sont ici directement mêlés.

Repas de fête avec Anouck, Alfred, Yann, Desh, Stéphane, Blandine et Adrien

 

Evaloa au clair de lune

C’est dans ce contexte que nous avons passé le 1er de l’an, pas de fête organisée ! Nous avons mangé un bon repas chez Desh et Anouck (préparée par notre amie Anjou) après avoir pris l’apéro au campement Ebovaye. Yann a pris l’accordéon et Stéphane la guitare, on a fini par tous chanter (et même danser…) dans la maison, beaucoup de monde est arrivé, c’est comme cela qu’on a imporvisé notre propre soirée. Tout le monde a passé un très bon moment, nous nous souviendrons de cet original Saint Sylvestre !

La seule activité autorisée à ce jour est le cinéma, on a eu chaud ! Au quartier d’Ouback, notre fief, la télé a été réparée et les jeunes organisent des soirées vidéo assez souvent. Nous furent bien déçus de voir qu’aucune évolution ne fut remarquée sur la programmation : ils ne regardent que des films de guerre, de Kung-Fu, Jackie Chan, Bruce Lee et compagnie. Ils disent apprécier les films que l’on diffuse mais ils n’ont pas encore eu l’initiative de le faire eux même et de changer la tendance. Comme me disent certains, « le changement, ça prend du temps » ; c’est une analyse positive de la chose car cela veut dire que changement il y aura… Nous avions laissé des films pour la bibliothèque car c’est là-bas que des projections devaient être organisées grâce au panneau solaire du dispensaire juste à côté mais ils ont eu des problèmes de lecteur DVD… Donc pas de projections à but culturel, seuls des films de pur divertissement ont été diffusés, sachant que ce genre de films devraient être déconseillé aux enfants pour leur excès de violence, et pourtant ce sont les enfants qui sont les plus nombreux aux séances.

Bref, nous allons reprendre contact avec les profs, les jeunes motivés de passer autres choses et tenter de trouver des relais. Nous organisons une nouvelle projection ce week-end au village, qui risque de ramener la foule maintenant que les soirées sont annulées au village.

Nous restons pour le moment à Niomoune, le temps de retaper Evaloa : réfection du moteur, carénage… Le bateau-cinéma va donc rester sédentariser un petit moment ! Nous organisons début mars, en partenariat avec l’alliance franco-sénégalaise, une semaine de cinéma africain à Ziguinchor, nous espérons qu’à cette date le moteur hydraulique du voilier sera réparé.

Même si nous allons profiter du soleil et des paysages de Casamance, des villageois et de leurs cérémonies niomounoises, mais aussi des potes en voilier (La belle verte traverse mi-janvier comme la plupart des voiliers qui sont en Casamance), nous ne devrions pas chômer !

A bientôt, en vous souhaitant un agréable début d’année,

Pauline et Yann

 

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