Salam Alekoum !
Un peu plus d’un mois d’absence sur la toile, et nous voilà arrivés au Sénégal !!
Olala on n’a pas l’habitude d’aller aussi vite. Depuis mon dernier message, nous avons fait deux grandes navigations, changer d’île, puis de continent, quelle étape ! Nous sommes sur la terre africaine depuis une semaine, donc encore en adaptation… Alors plutôt que de vous parler de notre escale dakaroise, je vais revenir d’abord là où je vous ai laissé : à Porto-Santo.
Première grande étape pour Dominao : quitter Porto-Santo après y être resté 6 mois, quand même ! On a essuyé deux tempêtes, certes au port mais ça bougeait beaucoup, on se sentait comme au mouillage avec le grincement incessant des aussières en plus, ça donnait ! Et les pare-battages qui grinçaient contre le quai, ça faisait un tel bruit dans notre cabine à l’avant que ça me réveillait la nuit (moi, pas le capitaine qui, à quai, arrive à dormir sur ses deux oreilles !). Pour vous dire que ça soufflait très très fort, le ponton s’est cassé à certains endroits, des aussières ont lâchées, des taquets ont pété… On a tout de même réussi de temps en temps à trouver de petites accalmies pour sortir un peu, piquer une tête dans cette eau turquoise magnifique qu’on est pas prêt d’oublier…
On a aussi fêté les 3 ans de Titouan, bien heureux de les fêter ici, au même endroit où l’on avait fêté les 5 ans de Noanne quelques mois plus tôt. Titouan a passé une superbe journée, il était trop fier de devenir « grand » ! Pour son anniv, son papa lui a refait sa canne à pêche à neuf (il lui avait offert de retour de France mais le moulinet avait cassé), il a donc été pêché le matin mais bien qu’il ait eu 3 ans, il est encore petit pour trouver la patience de pêcher très longtemps… On a donc pas eu de poissons et je suis allée acheter des dorades de Madère pour le repas !! On a fait le traditionnel gâteau d’anniversaire avec d’autres personnes du ponton, qui lui ont offert des petits cadeaux, Titouan était bien content, « c’était la fête ».
Avant cela Titouan avait fait deux jours de fièvre, puis c’était au tour de Noanne (la réadaptation !). On a donc repoussé le départ de quelques jours et nous sommes partis le lundi soir du 31 octobre. Juste avant de partir, on a vu arriver Paul, un copain retrouvé en Bretagne cet été qui faisait du bateau stop, super zicos avec qui Yann aurait eu plaisir à jouer mais voilà, un moment, il faut partir ! On se passe le relais avec Paul avec qui on a juste le temps de se faire une bise et nous partons pour Santa Cruz de Ténérife.
Nous passerons trois jours de navigation hyper tranquille, un peu trop par moment car nous devons mettre le moteur mais pour la première nav de nos équipiers Orzonie et Luc, c’est parfait ! Je suis surprise cette fois de ma rapidité d’adaptation, je me félicite de me sentir bien. J’apprécie être en mer, ce qui n’est pas toujours le cas pour ma part, ce n’est souvent pas mes meilleurs moments de voyage lorsque je passe par des moments d’anxiété, de ballonnements, d’énervement avec les enfants qui me lâchent pas… Mais là, les enfants prennent de plus en plus leur indépendance, s’occupe sans trop demander de dessins animés, et moi je fais des quarts de nuit sous un ciel étoilé, chantant seule sur le pont, le pied ! Je suis pas seule au monde mais pour moi, c’est comme si car seule réveillée sur mon bateau, ça ne m’arrive pas si souvent au final !
Grâce à cette météo clémente, nous avons fait le tour des îles Salvagens qui se trouvaient sur notre route. En plein milieu de l’Atlantique, pouvoir « tomber » sur une île déserte (réserve naturelle avec 2 gardiens en guise d’habitants), c’est magnifique ! D’autant que le temps (le soleil comme la mer) était de la partie, on a vécu un beau moment.
A notre arrivée sur l’île de Ténérife, on voit un bateau au loin qui se trouve être « la vie en rose », un voilier rencontré à Quinta de Lorde avec qui ont avait bien sympathisé (surtout Noanne qui s’était magnifiquement bien entendue avec leur fille Rosalie). Mais quel incroyable hasard ! On devait aller à Las Palmas des Grandes Canaries, eux étaient partis sur l’île de La Palma, et nous voilà de nouveau réunis à Ténérife ! On ne s’était pas contacté par internet, on pensait bien que nos chemins se recroiseraient mais pas si vite ! C’est la beauté de la vie de voyage, en tout cas ça a aiguillé notre arrivée dans cet énorme port….
Arrivée à Ténérife et retrouvaille avec « la vie en rose »
Notre second passage aux Canaries aura été furtif, 10 jours, et ne restera pas dans nos annales… La marina de Santa Cruz de Ténérife ne nous aura pas plu, spécialement la femme qui gère le port, une personne hautaine qui s’occupe de la marina comme d’une pompe à fric. Elle s’est montrée méprisante à l’égard de notre projet, nous interdisant de faire notre spectacle, prétextant que nous faisions « notre business » en passant le chapeau ! Pourtant, pendant notre séjour, le port était bondé car il recevait notamment l’Atlantic Odyssée, une régate un peu comme l’Arc mais en plus petit et plus familiale (crée par la fille de Jimmy Cornell), et l’organisation était intéressée par notre animation. On avait même rencontré plusieurs parents très enthousiastes à l’idée de découvrir notre spectacle. On a donc forcément été déçu, surtout qu’il était temps pour nous de refaire notre spectacle après notre pause en France. De notre côté on avait fait de belles rencontres avec qui on aurait aimé partager Ciné-SearCus, tant pis… ça nous a motivé à partir vite, c’était un mal pour un bien !
Rapide visite de l’île où l’on a vu un dragonnier millénaire à Icod de Los Vinos
La météo s’annonçait très calme, l’hésitation était de nouveau grandissante, de peur de faire trop de moteur. 2 ou 3 jours étaient annoncés sans trop de vent, mais on préfèrait passer quelques jours de plus en mer qu’au port de Santa Cruz ! On prévoyait donc 10 jours de navigation plutôt que 8 (pour environ 900 milles) mais la nouveauté de cette traversée est que nous avons un téléphone satellite donc la possibilité d’avoir la météo en mer, la classe !! On a trouvé un bon plan grâce à Benji de Nikolaïskai qui en avait un à son bord. Ce n’est pas un téléphone iridium qui coûte hyper cher mais un Inreach Delorme, on ne peut passer que des sms avec mais cela nous permet d’être relié au réseau satellite partout sur le globe (sans nous ruiner pour autant), et la personne à qui on envoie un sms peut nous répondre et nous donner la météo. On a jeté notre dévolue sur Ludo, le parrain de Titouan, qui nous a routé du port de Pontrieux, alors au passage on le remercie grandement, ça rassure d’être suivi !
notre départ de Santa Cruz (concentration maximum !) – départ de « la vie en rose »
Nous sommes partis mardi 15 novembre. Et bon présage, nous sommes partis sous le soleil, après toutes ces journées pluvieuses sous la grisaille !Comme on n’a pas voulu de 2ème hasard, on est parti le même jour avec « la vie en rose », et pour la même destination ! C’est vraiment chouette pour Noanne et Rosalie de pouvoir se quitter tout en se revoyant à l’escale suivante ! Ça nous a bien aidé pendant la navigation, de savoir qu’au bout d’une semaine, Noanne découvrirait le Sénégal, mais aussi qu’elle retrouverait sa grande copine !
Au revoir les Canaries et premier coucher de soleil
On s’est vite rendu compte que l’on avait fait le bon choix, notre plus grande navigation depuis le début de notre voyage s’est très bien passée, nous avons fait à peine deux jours de moteur pour 8 jours en mer, on a eu différents types de temps et de forces de vent, mais jamais excessifs.
Nous nous sommes quand même fait bien secouer en sortant du port, mais cette fois tout était bien calé, on était prêt ! Ça n’a pas duré longtemps, le premier jour on a eu un peu de vent avec des vagues un peu cassées dans tous les sens mais très vite, la mer s’est calmée. On a eu de la houle mais elle poussait le bateau, avec le vent dans le dos ou de travers. Nous sommes partis le lendemain de la pleine lune, profitant ainsi la nuit de la lune descendante, une chance ! Bon, on a quand même eu 3 jours dans la grisaille (après 3 jours de nav), donc sans voir ni la lune ni les étoiles, et le jour ni le soleil ni même trop de mammifères marins, on commençait à se sentir un peu seuls !
D’autant que bon, j’hésite à vous parler de la pêche, car sur ce chapitre, on continue à ne pas être chanceux. Le premier jour où l’on met la ligne : poisson 0, fou de Bassan 1.
Quelle galère de lui enlever son hameçon coincé dans sa patte palmée ! Une belle et grosse dorade coryphène s’est baladée une bonne partie de la journée mais impossible de la faire mordre à l’hameçon. Yann voyait des bancs de poissons tout autour de Dominao, mais pas moyen d’avoir une touche…
Au final, on aura pêché un petit poisson, mangé un poisson volant atterri par mégarde une nuit sur notre ponton, mais on aura aussi perdu deux lignes, donc pour nous la pêche n’est pas très économique…
Mais l’important était que l’ambiance à bord soit bonne, et c’était le cas, nos équipiers nous ont bien aidé à rendre la navigation agréable, participant aux quarts et nous déchargeant de certaines taches du quotidien. Les enfants n’ont pas trouvé le temps long, ils ont fait leur vie dans le bateau comme il le faisait à terre, ne demandant même pas trop quand est-ce que l’on arrivait, ils ont été super !
Petit spectacle un soir en mer !
Et puis notre séjour prolongé en mer a fini par payer car on a finalement vu les dauphins, pleins de poissons volants (ils volent vraiment juste au dessus de l’eau, avec leurs nageoires qui forment comme des ailes, c’est assez incroyable), des globicéphales, du plancton phosphorescent, et moi j’ai même eu la chance de voir une tortue !
Le temps s’est aussi bien rattrapé, la navigation s’est achevée avec un bon vent qui nous faisait avancer à 6-7 nœuds, calant Dominao de façon impressionnante (à l’intérieur on ne sentait rien, Titouan m’a même demandé si on était arrivé !). Les différentes sensations que l’on peut avoir en bateau selon son allure, c’est assez incroyable. Autant parfois on ne ressent même pas être en mer tant c’est calme, le bateau vogue paisiblement sur les flots, avec pour seul son le clapotis de l’eau, autant à d’autres moments c’est la machine sonore infernale : le bateau tangue, les voiles claquent, les poulies résonnent… ça c’est sous la pétole ! Naviguer avec un bateau à voile, sans vent, est sûrement la plus mauvaise des allures ! Comme un bouchon dans l’eau, le bateau gîte car le manque de vent dans les voiles ne peut lui apporter la stabilité… et on se fait balloter. On évite de vivre trop longtemps ce genre de moment et on allume le moteur ! Dans l’autre sens, lorsque le vent forcit, ça peut impressionner, ça gîte mais seulement dans un sens avec le bateau calé, et l’allure devient agréable, avec en plus le point positif qu’on avance bien !
C’est ce qui s’est passé les 2 derniers jours de navigation, on était super content des performances de notre bateau que certains voient comme un « veau » tant il est ventru et bien non ! Dominao est confortable à terre avec son espace de vie des plus élargi tout en étant agréable aussi en mer car il avance bien ! Je me permets de préciser tout ça car le capitaine, comme tout marin un peu bourru, a de fâcheuses tendances à se plaindre, dont parfois de son bateau, et bien là il le félicitait !! Malgré notre belle performance des derniers jours, il nous a manqué deux heures pour arriver de jour et on a du faire les derniers milles de nuit dans la baie de Hann, entre pirogues et filets… Ce n’est pas à faire, on l’a fait, le capitaine a géré, on a sûrement eu aussi un peu de chance, on est arrivé sans incident mais on ne vous le conseille pas ! Le cercle de voile de Dakar n’est pas indiqué sur les cartes, les pirogues ne sont pas éclairées, on a appris par la suite qu’il y avait une épave dans la baie, bref, à éviter !
Nous avons donc redécouvert Dakar de nuit, et avons alors commencé par retrouver… les odeurs ! Incroyable ce souvenir par l’odorat, c’est frappant. Une odeur bien-sûr indéfinissable, mélange d’encens et de poissons, pas facile à définir par écrit, et ça marche pas non plus avec les photos, donc on gardera ça pour nous !
Je pensais que la partie navigation représenterait la première partie de mon message mais comme je recommence à écrire un roman, je vais m’arrêter là ! Les retrouvailles avec Dakar, le retour dans notre statut de Toubab, la réaction de nos enfants, la visite « spéciale » à Gorée… Tout ça fera l’objet d’un autre post, que j’espère ne pas trop trainer à vous écrire car le temps passe vite et les choses qui s’y passent nombreuses ! Ce n’est pas rien pour nous d’être arrivés en Afrique, de retourner au Sénégal, alors ça remue pas mal. Ça ne fait pas avancer le projet Ciné-SearCus pour l’instant mais c’est une sacré étape dans notre vie que de revenir ici en bateau, avec nos deux enfants !
On espère quitter vite Dakar et son mouillage non abrité du cercle de voile de Dakar où ça bouge quasi tout le temps pour retrouver le calme des bolongs, on a hâte ! Et puis Ciné-SearCus sera bientôt de retour car on compte bien jouer le spectacle dans les villages de brousse !
Au niveau administratif pour le bateau, c’est la galère. Notre visa en tant que personne est de 3 mois mais le bateau n’est autorisé à rester qu’un mois au Sénégal ! Ça fait court le séjour, surtout en allant jusqu’en Casamance. On pense nous rendre d’abord dans le fleuve du Siné Saloum (à 65 milles au sud de Dakar) pour ensuite revenir sur Dakar pour tenter de prolonger notre passavant d’un mois (en espérant que ça marche mais le douanier a dit à Yann qu’un prolongement d’un mois était autorisé en revenant faire les papiers à Dakar). Nous nous rendrons ensuite en Casamance, pour la fin d’année, Inch Alla’h !
Je vous laisse avec quelques photos du marché aux poissons près de notre mouillage et la suite dans un prochain message !
A bientôt
Pauline
PS : pour les photos, toujours le même principe, si vous voulez les voir en grand, vous cliquez dessus.
Salut les futurs amis. Ici le barca circus. On est en Guyane. Passez le bonjour a david de some a nioumoune. De la part d aurore et mickael. On espère vous voir vite avec asekiel
Hello les bretons ! Merci pour les news !!! C’est chouette de partager un tout petit peu vos aventures ! Gros gros bisous à vous quatre du Larzac où on se caille les miches, et plein de bisous aux amis de Niomoune (et un plus gros à Aïda 🙂 )
Bonjour les amis,
Contents de savoir que votre voyage s’est bien passé.
Nous retrouvons enfin le talent de Pauline pour ses récits qui nous font toujours autant rêver. Photos superbes.
Bonne continuation.
Anne et André.
Coucou les amis!
On est super contents d’avoir de vos nouvelles et impatients de connaître la suite!
Pauline, comme tu sais bien captiver tes lecteurs !…
Magnifiques photos, on en veut encore plus!…
On espère nous aussi pouvoir aller au Sénégal en 2018! (C’est long,je ne sais pas si on tiendra jusque là!…
En attendant, vous nous faîtes rêver, plein de bonnes choses à vous!…
Demat!
je suis super contente de vos nouvelles, et je suis encore plus heureuse que tout se passe bien.
Et pour l’odorat je l’ai encore rien que d’en parler.
Je vous embrasse fort et bonne route.
Kenavo!
Agnès
Super, super, super ! Vraiment !
Bise à toute l’équipe, un plaisir de voir que la route continue.
Viken
salut à vous
retour de marée pour ma gueule
je vais à Paimpol boire un coup
qui je croise ,perché sur son socle
Ben que je pensais être sous d autre l’attitude
je saute du coq à l âne
c est un plaisir de voir vos enfants grandir
poline c très agréable de te lire
c très cool de sentir que tout le monde commence à prendre du plaisir à être en mer
bonnes fête à vous
marco le marin de camarel
quel belle aventure pour vous.
Que cette année qui commence vous soit aussi riche en rencontres,émotions,amour,joie,amitiées que la précédente.
biz biz
dji
Merci Gildas et une bien belle année 2017 à toi aussi, pleins de belles aventures… Il faut oser !!
Bisous de nous 4
Merci de nous faire voyager…continuez à profiter intensément de la vie !
Des bisous de nous et très bonne année !!
C’mathias diatta depuis cabrousse Kassoumaye.